Stop à la destruction du vivant et des petits pêcheurs. Exit la senne démersale.
M. le Président,
Le 29 septembre prochain, vous aurez entre vos mains le destin de centaines de pêcheurs côtiers français et de milliers d’animaux marins, ratissés quotidiennement par des pêcheurs industriels sans foi ni loi. Le 29 septembre prochain, vous devez vous assurer que la France défende à Bruxelles l’interdiction d’un engin destructeur qui transforme nos mers et nos ports de pêche en déserts : la senne démersale.
La senne démersale est une technique de pêche dévastatrice, fruit de l’hyper-efficacité technologique des industriels néerlandais de la pêche. Cette méthode de capture anti-écologique consiste à déployer un câble sur les fonds marins et à le rabattre ensuite sur les poissons piégés en créant un mur de sédiments autour d’eux. Cinq senneurs ratissent en une seule journée une surface équivalente à celle de Paris.
Aujourd’hui, environ 75 senneurs sont autorisés à pêcher en Manche. Cela signifie qu’on a donné aux prédateurs industriels néerlandais un blanc-seing pour détruire l’environnement marin autour de la France et les pêcheurs côtiers du Nord de la France et de Normandie.
Les petits pêcheurs ont été délaissés par des décennies de politiques publiques défaillantes et injustes. Ils ne survivront pas à cette nouvelle attaque des industriels.
A Bruxelles, la France défend pourtant les industriels étrangers plutôt que les pêcheurs français. 98% des pêcheurs demandent l’interdiction de cette méthode de pêche qui vide la mer, émet des tonnes de CO2 et déloge le carbone stocké gratuitement par l’océan dans les sédiments marins.
A l’heure du changement climatique et de l’hémorragie sociale parmi les petits producteurs, vous devez interdire cette pratique. D’urgence.
Le 12 juillet 2022, le Parlement européen a voté l’interdiction de la senne démersale dans les eaux côtières normandes et du Nord de la France.
Mais cette victoire est fragile. Et elle est en danger.
L’enjeu est énorme. Et les ennemis de l’écologie nombreux.
Monsieur le Président, si vous n’élevez pas votre voix pour sauver les pêcheurs français des pratiques destructrices des industriels néerlandais, le 29 septembre, le vote du Parlement sera remis en cause au cours du « Trilogue » (la négociation totalement opaque qui a lieu entre la Commission européenne, le Parlement européen et le Conseil de l’Union).
La France est la première puissance maritime au sein de l’Union. Personne n’osera remettre en cause votre volonté dans le cadre d’un vote concernant les pêcheurs français. Pour gagner, il suffit que vous le vouliez. Il suffit de donner des indications claires à vos diplomates et aux autres États européens. Sans instructions de votre part, les diplomates français défendront, comme d’habitude, la pêche industrielle. C’est à vous de prendre ce dossier en mains et d’exiger la sauvegarde du climat, des animaux marins et des pêcheurs français.
M. Le Président, il est minuit moins une pour la planète et pour l’humanité. Or l’océan est un immense puits de carbone qui absorbe près d’un tiers de nos émissions de CO2 et agit comme le principal régulateur du climat.
En notre nom, le 30 septembre prochain, résistez aux pressions des lobbies, soyez à la hauteur des enjeux et défendez l’interdiction de la senne démersale destructrice du climat, de la biodiversité et des pêcheurs côtiers.
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Nous avons gagné la première manche au Parlement européen, nous devons gagner le Trilogue. Pour cela, nous avons besoin d’une énorme mobilisation citoyenne.
Pour donner du poids à nos actions et mettre une pression de « dingue », signez cette pétition qui sera envoyée au Président de la République Emmanuel Macron, au Secrétaire d’État chargé de la mer Hervé Berville et au député européen du parti présidentiel Pierre Karleskind.
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