Sauvez les pêcheurs artisans face au lobby du chalut
Aidez-nous à préserver les écosystèmes marins fabuleux de Bretagne et ce qu’il reste de la pêche artisanale en France en signant notre pétition adressée au préfet de la région Bretagne pour qu’il fasse interdire le chalutage autour des îles de Houat et Hoëdic.
« De la mer nous vivons », telle est la devise de l’île de Houat, située dans la Baie de Quiberon. Pourtant, le lobby du chalut qui sévit en Bretagne y bloque tout projet favorable à la préservation de la pêche artisanale et des écosystèmes remarquables. Les chalutiers de la côte viennent aux abords des îles de Houat et Hoëdic et endommagent les fonds marins exceptionnels des îles ainsi que les engins de pêche sélectifs des pêcheurs artisans locaux. BLOOM, Pleine Mer et Eau & Rivières de Bretagne demandent que l’interdiction de chaluter dans la bande des 3 milles nautiques (environ 5,5 km) soit enfin mise en œuvre autour de ces îles abritant des sites extraordinaires de biodiversité.
En France, alors que la pratique du chalutage est interdite dans la bande côtière des 3 milles marins, une dérogation datant de plus d’un demi-siècle permet aux chalutiers de venir racler les fonds aux abords des îles de Houat et Hoëdic, pourtant classées en zone Natura 2000 pour leur faune et leur flore remarquables. On trouve par exemple des bancs de maërl, une algue calcaire de couleur rouge qui forme des écosystèmes semblables à des récifs coralliens, caractérisés par une biodiversité exceptionnelle.
Face à cette aberration, les élus écologistes ont porté lors de la dernière session du Conseil régional de Bretagne et avec le soutien des élus de Houat et Hoëdic un projet de « ceinture bleue » visant à interdire le chalutage aux abords des deux îles. Mais contre tout bon sens écologique et à l’heure où la communauté scientifique tire l’alarme sur l’état de l’océan, le Conseil régional de Bretagne a catégoriquement rejeté cette demande au motif extravagant mis en avant par l’élu Daniel Cueff qu’elle revenait à « vouloir privatiser la mer » !
A rebours des recommandations européennes, qui appellent à une interdiction du chalutage de fond dans toutes les aires marines protégées, la région Bretagne a renouvelé son soutien au lobby du chalut, bien qu’il fasse régner un régime de terreur sur le territoire. Régnant en maîtres dans les eaux bretonnes, les chalutiers tolèrent difficilement tout projet qui contrarierait leurs intérêts. C’est ainsi que « lors d’une réunion d’information à Quiberon, les patrons des chalutiers sont venus exprimer leur mécontentement face à toute éventualité de limitation de leur activité, si vigoureusement que [le député] Jimmy Pahun avait dû être exfiltré par une porte discrète » [1].
Alors que les chalutiers génèrent 2 à 3 fois moins d’emplois et sont 3 à 4 moins rentables que la petite pêche utilisant des engins « dormants » tels que les filets, les casiers ou les lignes, qu’ils représentent aussi la flottille la moins sélective, notamment en termes de captures de poissons juvéniles, la plus impactante pour les habitats et la plus émettrice en CO2 du fait de la consommation massive de gasoil pour tracter les filets sur le fond, c’est pourtant ce segment de flotte sans avenir que le Conseil régional de Bretagne a choisi de défendre, en toute irrationalité sociale et économique, au détriment des pêcheurs artisans.
Aujourd’hui, la survie de la pêche artisanale de Houat et Hoëdic est directement menacée par l’irruption incessante des chalutiers. La pêche artisanale ne représente plus que 12 pêcheurs sur l’île de Houat, contre 90 dans les années 1980. A Hoëdic, on ne comptabilise désormais plus qu’un seul pêcheur. Les chalutiers arrachent leurs filets et leurs casiers, accaparent les quotas et détruisent les fonds marins que s’emploie à préserver la pêche artisanale en utilisant des engins plus respectueux de l’environnement comme la ligne, les filets fixes ou les casiers.
Pour mettre fin à ce non-sens écologique et pour préserver les emplois des pêcheurs artisans, BLOOM demande, avec Pleine Mer et Eau & Rivières de Bretagne, au préfet de la région Bretagne Philippe Gustin de prendre les mesures nécessaires pour bannir la pratique rétrograde du chalutage dans la bande côtière des 3 milles nautiques autour des îles de Houat et Hoëdic.
Merci de soutenir les pêcheurs artisans et de nous aider à protéger les écosystèmes remarquables de Bretagne !
[1] Le Monde (2024) En Bretagne, sur l’île d’Houat, le projet d’une autre pêche, plus « douce »
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